[Mémoire]
Le 22 mars 1971, l’Académie des sciences morales et politiques a élu Suzanne Bastid (1906-1995), au fauteuil 7 de la section 3 Législation, droit public et jurisprudence, en remplacement de Gabriel Le Bras. Suzanne Bastid est ainsi la première femme élue à l’ASMP et la première femme membre de l’Institut de France.
Suzanne Bastid est la fille aînée de Jules Basdevant, éminent juriste et professeur de droit international, élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1944. En 1930, elle soutient sa thèse sur Les fonctionnaires internationaux à la faculté de droit de Paris. Deux ans plus tard, elle réussit l’agrégation de droit public et devient ainsi la première femme agrégée de cette spécialité. Elle est nommée en 1933 à la faculté de droit de Lyon et devient ainsi la première femme professeur de droit en France. Spécialiste de droit international, elle enseigne également à Paris à partir de 1946, à la faculté de droit et à l'Institut d'études politiques.
En 1936, elle devient chef de cabinet de son mari, Paul Bastid, ministre du Commerce dans le premier cabinet de Léon Blum. Exilée avec lui à bord du Massilia, elle est rapatriée en France et participe au premier organe central de la Résistance.
Les articles et cours publiés conservés à la bibliothèque de l’Institut de France témoignent également de ses activités sur le plan international où Suzanne Bastid fut une personnalité reconnue : elle est membre de la délégation française à l’ONU de 1949 à 1957 et membre, puis président, du tribunal administratif des Nations-Unies. Elle est, en 1970, la première femme à plaider devant la Cour internationale de justice.
Pour en savoir plus :
Catherine Lallement, « Suzanne Bastid », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2013 (consulté le 19 mars 2021).
François Terré. Notice sur la vie et les travaux de Suzanne Bastid (1906-1995) : séance du mardi 4 février 1997. Paris : Palais de l’Institut, 1997 (4° AA 34 A (1997-1bis) Usuel Balcon Institut).